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Les femmes vont-elles rater le train du Web3 ?

Les femmes vont-elles rater le train du Web3 ?

#4 Finance. Programmation informatique. Métiers du numérique. Leur point commun ? Les femmes y sont sous-représentées. En sera-t-il de même pour les métiers de la Blockchain ?

Ce nouveau numéro abordera la place des femmes dans les métiers de la Finance et du Numérique.

La quatrième révolution industrielle s'accélère. De nouveaux métiers émergent. La blockchain et les cryptomonnaies font partie des piliers de cette nouvelle révolution.

La valeur marchande du secteur blockchain devrait atteindre 10 000 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.

Pourtant, les femmes sont moins présentes que les hommes dans ce nouveau secteur.
Il est important qu'elles puissent s'accrocher à cette révolution, au risque d'être mises de côté.


Aujourd'hui, en France, les femmes sont sous-représentées dans les métiers du numérique. Elles représentent 30% des salariés du secteur. Tout métier confondu.

Si on s'arrête sur les métiers techs qui sont au cœur de la quatrième révolution industrielle, comme la programmation informatique, le pourcentage de femme oscille entre 10% et 15%.

Ce qui pose un très gros problème. En effet, les algorithmes sont majoritairement écrits par des hommes. Ils sont donc de ce fait biaisés et répondront plus aux attentes des hommes qu'aux besoins des femmes.

Pourtant, cette minorité de femmes dans les métiers informatiques n'a pas toujours été le cas.

Les femmes et l'informatique, une vielle histoire


L'histoire des femmes dans l'informatique remonte à loin.

En 1843, Ada Lovelace, une mathématicienne Anglaise, utilisa la machine analytique (une sorte de calculatrice programmable) pour créer le premier programme destiné à être exécuté par une machine.

Ada Lovelace


Nous pouvons aussi citer Grace Hopper qui, en 1952, a créé le premier compilateur informatique. (c'est un programme capable d’associer un code source et un langage plus accessible pour les développeurs). Elle a également créé un des plus vieux langage de programmation, le Cobol.

Ou bien Margaret Hamilton, informaticienne, à qui on doit le terme de « software engineering » et qui a conçut le système embarqué du programme spatial de la mission Apollo 11, permettant, pour la première fois, à des hommes de marcher sur la Lune, le 21 juillet 1969.

Années 1990 : Internet, le point de bascule


Du 19ème siècle jusqu'aux années 1970, les femmes étaient majoritaires dans les métiers de l'informatique.
Dans les années 1980, un changement a commencé à s'amorcer. La part des diplômes en informatique délivrés à des femmes est passé à 40 % .

Puis, une bascule a eu lieu dans les années 1990 et le nombre de femmes dans les filières numériques s'est effondré.

D'une part, l'apparition des ordinateurs individuels a permis d’équiper les foyers. Souvent acheté par des pères et utilisés par leur fils, une fracture a commencé à se dessiner. C'est à cette époque qu'est née l'image de l'homme "geek dans son garage".

Bill Gates - Doug Wilson/Getty Images

D'autre part, l'informatique est montée en puissance.

Les États et de nouvelles entreprises ont compris que l'informatique allait devenir l'enjeu stratégique de la décennie à venir et changer le visage du prochain millénaire.

La bulle internet commençait à se développer. Internet devenait l'objet d'une lutte entre les États qui souhaitaient le contrôler, d'un côté, et les Libertariens de l'autre. (si tu souhaites plus d'information à ce sujet, je t'invite à lire mon précédent article Cypherpunks, les Artisans de l'Internet).

Cette montée en puissance de l'Internet attira les convoitises. Comme pour la finance, la possibilité de croissance et de création de richesse a motivé les hommes à se lancer sur ce nouveau marché. Ils ont massivement investi tous les métiers de l'informatique naissante.

La Finance, une autre révolution ratée


Quand on parle de Finance, l'imaginaire pense instinctivement à l'image du banquier de Wall Street en costard et en cravate.

Et non aux femmes.

Elles ont été exclues du secteur financier dès la création des premières bourses de valeurs au XVIIIème siècle.

Aujourd'hui encore, malgré le fait que l'éducation soit gratuite et accessible à tous, les femmes sont sous représentées dans les métiers de la Finance.

Le rapport Women in Financial Services 2020 de la société de conseil Oliver Wyman montre, qu’en 2019, seulement 6% des CEO des entreprises de services financiers étaient des femmes. 1 banque sur 50 est dirigée par une femme.

17% des postes dans la finance sont occupés par des femmes. En Europe, 20% des économistes confirmés sont des femmes.

Les femmes sont donc de facto mises de côté de toutes les principales décisions économiques et financières.

Les femmes sont également sous-représentées dans l'entrepreneuriat. 32% des entreprises enregistrées en 2021 ont été créées par des femmes. Il y a également une disparité pour lever des fonds. Les femmes entrepreneurs ont 30% moins de chances que les hommes d’avoir accès à un financement pour leur entreprise.

Les femmes sont sous représentées dans l'investissement traditionnel

Les Français investissent traditionnellement peu en Bourse. Ils préfèrent investir dans des livrets d'épargne et en immobilier. Seulement 12% du patrimoine moyen d'un Français est investi en actions ou en fonds d’investissement et à peine 1.6 millions de français ont passé au moins un ordre en Bourse en 2020.

Les hommes sont les principaux utilisateurs des plateformes de trading et presque les seuls acheteurs de produits financiers complexes.

New York Stock Exchange, Wall Street

Les femmes Françaises, quand à elles, se méfient d'autant plus de la Bourse. Elles l'associent principalement à la spéculation et au risque de perdre en capital.

Alors qu'aux États-Unis, il n'est pas rare que les femmes investissement. Le capitalisme est plus ancré dans la culture américaine et les actions représentent plus de la moitié des actifs financiers détenus par les ménages.

Les femmes investissement pourtant de plus en plus dans les cryptomonnaies

C'est ce que révèle la dernière étude de la plateforme d'investissement eToro, basée sur les réponses de 10,000 personnes dans 13 pays.

Contrairement à la finance traditionnelle, les femmes sont de plus en plus nombreuses à investir dans les cryptomonnaies.

Selon cette étude, la part de ces investisseurs qui misent sur des cryptomonnaies est passée de 29% à 34% entre le troisième et le quatrième trimestre de l'année 2022. Et ce, malgré la chute du marché sur l'année 2022.

Cette progression s'explique par une adoption croissante des cryptomonnaies par des femmes. Les femmes possédant des cryptomonnaies sont passées de 24% à 34% au cours de toute l'année 2022. (sur les utilisateurs de la plateforme Etoro, pas sur la population)

"Retail Investor Beat" de la plateforme eToro, qui a interrogé 10.000 investisseurs particuliers dans 13 pays,
"Retail Investor Beat" de la plateforme eToro, qui a interrogé 10.000 investisseurs particuliers dans 13 pays, © eToro


Pour les 66% de femmes qui n'ont pas encore investi, la raison principale est le risque associé à la volatilité de cette nouvelle classe d'actifs.

Les femmes vont-elles jouer un rôle dans la quatrième révolution industrielle ?

Au début de cette newsletter, j'évoquais la quatrième révolution industrielle.

Ce concept a été théorisé par Klaus Schwab, un économiste allemand et le fondateur du Forum Économique Mondial de Davos.

Schwab défini la technologie blockchain comme un des piliers importants de cette révolution que nous vivons.

Internet a permis de révolutionner l'accès à l'information et à la donnée. La robotique révolutionne l'industrie et la médecine.
L'intelligence artificielle révolutionne notre quotidien.

La blockchain, quant à elle, est une révolution des méthodes de transactions. Transparence totale, décentralisation, propriété numérique, monnaie numérique, identité numérique, système électoral, les cas d'usages sont nombreux.

Pourtant, les femmes ne s'y intéressent que très peu par rapport aux hommes.

Bien que ces technologies soient récentes. Que toutes les grosses entreprises s'y mettent. Qu'il y ait énormément de capitaux et que beaucoup de nouveaux métiers s'y créent.

Une partie du monde numérique de demain se joue sur les technologies blockchain (web3).

Pour éviter de reproduire les mêmes schémas que le secteur financier et celui des métiers du numérique, il est urgent de se lancer. Maintenant. Après, il sera trop tard.


C'est ainsi que se termine cette newsletter. J'espère qu'elle vous aura plu.

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